La mode lolita fut créée dans les années 70 (Milk), en réponse au mouvement punk qui investissait alors la planète entière. Les jeunes japonaises voulaient trouver un moyen de se rebeller en douceur et pacifiquement contre les conventions sociales trop strictes de leur pays et décidèrent de prendre une image très douce et très européanisée d'une sorte de perfection lointaine.
D'abord quasiment uniquement "handmade”, la mode lolita voit apparaître ses premières marques avec en 1979, "Angelic Pretty", qui est maintenant la marque la plus portée et aussi la plus controversée pour ses palettes de couleurs extrêmement flash et ses dessins très...niais ? Il y eu alors une première explosion du lolita au Japon, avec deux styles seulement : le Gothic et le Sweet. A cette époque, les vêtements gothic et sweet étaient quasiment identiques, en général seule la couleur les différenciaient : noir pour le gothic, rouge ou rose pour le sweet. Les coupes étaient très simples et épurées, et les robes bicolores au maximum (partie principale unie + dentelle blanche), les headress se limitaient à un bonnet simple ou au traditionnel headress "carré" qui, comme son nom ne l'indique pas, est rectangulaire. Les coupes de cheveux étaient minimalistes, (pas encore de super-piggy-ponytail-mega-pink-so-kawaii surmontés d'étoiles en paillettes) une simple frange avec les cheveux lisses, les cheveux légèrement ondulés ou nattés, étaient les seuls coupes visibles aussi bien dans les magazines que sur les lolitas dans les rues. On ne portait presque pas d'accessoires.
Avec la fin de Malice Mizer et le début de Moix Dix Mois, la vision du lolita change et s'exagère. L'ouverture en 1999 de la boutique Moi-même-Moitié propulse Mana, l'ex-leader de Malice Mizer et créateur de cette marque, comme un personnage incontournable du Gothic lolita, qu’il accentuera en créant un gothic plus sombre, uniquement composé de noir, blanc et bleu royal appelé "Elegant Gothic Aristocrat".
ici Mana à gauche en Shiro Egl et à droite en Ega
Dès lors, les sweets prennent la voie de Baby the Stars Shine Bright (1998) et/ou du nouvel Angelic Pretty, vers des coupes et des motifs plus enfantins, reposant sur les animaux, les fruits ou encore les contes de fées.
la Wonder Cookie d'Angelic Pretty (2010), la Aristo Kitty Invitation de chez Baby (2010)
De cette cession naissent une multitude d'autres styles, dont le classic lolita. Alors que le sweet se veut réinterprétant le rococo en douceur sucrée et que le gothic tire son âme du thriller romantique, le classic cherche les motifs simples, élégants et raffinés de l'époque victorienne. Plus mature que le sweet et moins sombre que le gothic, le classic est le refuge des lolitas ne se reconnaissant plus dans ces styles et ne désirant qu'une chose : le retour du old school !!!!